Flower Power

Tatouages floraux

Origine du mot ‘tatouage’.

La découverte de la Polynésie à la fin du XVIIIe siècle s’assortit de celle d’un mot désignant les motifs ornant les corps des indigènes : « tatau ». Le capitaine Cook, explorateur des régions australes au service de la Couronne, ramene à Londres le Tahitien Omai en 1771 et avec lui l’anglicisation du mot en question : ‘tattoo’. De port à port, sa francisation se pare du suffixe ‘age’ et devient « tatouage », en vogue bien évidemment chez les marins !

Chacun sait désormais que cette pratique (d’aucuns diront ‘art’) est profondément ancrée – encrée ! – dans l’histoire de l’humanité. : il y a 5000 ans, on se tatouait au fond d’une grotte avec des aiguilles taillées dans des os de mammouth (?) trempées dans un mix de charbon de bois dilué. Les humains de l’époque représentaient les éléments esthétiques de leur environnement, à savoir les animaux. Des peintures rupestres au body art il n’y avait qu’un pas : les tatouages s’inclinèrent eux aussi à la représentation animalière… et florale, ce qui nous intéresse ici.

Sous toutes les latitudes depuis des siècles, de petits jardin corporels défient les saisons, et symbolisent principalement la beauté, la délicatesse. Quoiqu’en disent les magazines féminins actuels, ils ne sont pas réservés à leur exclusive clientèle !

Old School

Revenons aux marins et au temps héroïques de la transition de la marine à voile à celle de la vapeur. Dans les années 1900, le tatouage de marin (trait épais, couleurs vives) fait école et parmi les symboles récurrents se distingue… la rose ! Métaphore universelle de l’amour, de la beauté et de la passion, elle s’inscrit au panthéon des allégories naïves ornant les bras des matelots. De fait de leurs voyages, ces influenceurs des mers (!) mettent à l’honneur la fleur de cerisier, prisée au Japon .

Japon

Le pays du Soleil Levant prête une attention toute particulière au cerisier et à ses fleurs ! Le tatouage qui en découle (Sakura) s’assortit d’une symbolique non genrée, aux traits délicats : il souligne à la fois la brièveté et la beauté de la vie.

Today your love tomorrow the world…

Le tatouage floral ne symbolise rien d’autre qu’une histoire d’amour, qu’elle soit espérée, avérée ou contrariée. C’est un style universel, prisé depuis longtemps par les femmes comme par les hommes (le traitement pouvant différer entre les deux genres), toujours élégant et par essence indémodable. C’est également, d’un point de vue personnel, un plaisir à dessiner, que ce soit une simple marguerite ou un bouquet varié associé à des branches, des tiges, des feuilles, des arabesques ou même des figures iconiques telles des trois-mâts, des dragons, ou … des ‘têtes de mort’.

Langage des fleurs

Un petit tour d’horizon des fleurs les plus prisées, et leur signification symbolique :

La rose (déjà évoquée plus haut), est symbole d’amour et de grâce – attention aux épines cependant : qui inclinent à penser à la défense, la perte ou l’endurcissement !

La fleur de cerisier se veut rappel de la fragile beauté de l’instant. L’éphémère n’est pas sa seule raison d’exister comme ornement corporel, puisqu’elle évoque également l’empathie.

Le chrysanthème, cher à la culture catholique, évoque la transition entre la vie et la mort. En Asie, il est synonyme de porte-bonheur et de félicité !

Le lotus a quant à lui une signification également ésotérique : symbole d’âme pure et d’ouverture vers un éveil spirituel.

La pivoine, ou ‘fleur du Roi’, convoque l’élégance et la fortune.

La fleur de lys est une ode à la féminité mais représente aussi la vertu, la compassion… ou le deuil.

 

 

 

 

 

 

 

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